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1945-1955, La Reconstruction
Au sortir de la guerre, Radio- Luxembourg, qui a Sabordé ses équipements en 1940,bénéficie d’une tolérance vis-à-vis du monopole d’état de radiodiffusion Son émetteur, basé dans le grand-duché, arrose le Nord du pays, relayé au sud par celui de radio monte- Carlo, la radio monégasque, créée avec des capitaux italiens durant l’occupation, ne servent que de réémetteur. La France panse ses plaies et veut s’amuser, aussi une grande place est-elle accordée aux variétés, aux jeux et aux chansonniers, eux-mêmes sponsorisés par la publicité.
De ses studios, installés au 22 rue Bayard à paris, Radio- Luxembourg dispose à satiété des programmes de divertissement et se place tranquillement devant les radios d’état.
Tracer quelques radios dans la marge
Très vite, dès l’apparition de la radio, les enseignants ont compris qu ils tenaient avec ce média un outil d’éducation, tant il est vrai qu’aucune ne fait appel à la mémoire auditive. Hélas, l’écoute radiophonique laisse peu de traces dans la mémoire, à peine quelques phrases et des concepts désordonnés. Pourtant, dés les années 20, on crée des radios sur les campus américains. La France n’est pas en reste avec Radio Sorbonne, une radio d’enseignement à distance sur laquelle les étudiants peuvent entendre les cours de certains professeurs.
Du programme scolaire à la grille de programme
L’autorisation d’émettre sur la bande FM française va susciter, des centaines d’atelier radio dans les établissements scolaires. Souvent bricolés avec les moyens du bord, mais furieusement portés par des enseignants convaincus, ils débouchent, pour une dizaine d’entre eux, sur la création de véritables radios en milieu scolaires. S’il ne s’agit pas d’écoles de la radio, les élèves et les professeurs mettent tout leur sérieux à construire des programmes aussi bien accessibles au public que formateurs pour les têtes blondes. Reportage, représentation dramatique, revue de presse, magazine, billet d’humeur ; on convoque toutes les formes d’émission pour approfondir des notions évoquées dans les cours plus « officiels ».
Les Premières de la rue Sainte – Anne
De père italien et de Mère française, François Cavanna raconte dans les ritals, de façon savoureuse, son enfance à Nogent. Brusquement, les postes de radio font leur apparition dans la rue où il habite. « C’est pour écouter les nouvelles, ça nous économise le journal » dit une voisine à la mère de François qui maugrée face à cette agitation sonore …« Dans la rue Sainte-Anne, il commence à y avoir des T.S.F. Pas depuis longtemps, mais de plus en plus. Les premières ont du se pointer dans les années 33-34, en plein chômage, et c’est justement ceux qui n'avaient pas de boulot qui s’achetaient le poste avant tout le monde(…).Il y a dans la rue Sainte- Anne trois ou quatre bonnes femmes qui restent chez elles toute la journée « des feignantes que leurs maris ont les moyens de les entretenir à rien foutre, tant mieux pour elles, elles ont bien de la chance, y a de la veine que pour la vermine », dit maman, « mais qu’elles ne viennent pas me demander un morceau de pain, je serais bien quoi leur-z-y répondre, non mais des fois, on a trop de mal à le gagner ! » et qui font gueule la T.S.F. à tout berzingue, du matin au soir fenêtres grandes ouvertes, surtout l’été, mais même quand il gèle à crever, il y en a toujours au moins une pour lancer aux échos sa foi dans le progrès technique et son amour de la chanson française. »